Un terrasson de toiture est un élément architectural et structurel dont la fonction principale est d’assurer la couverture d’un bâtiment, caractérisé par une pente très faible ou nulle. Souvent confondu avec le toit-terrasse, il s’en distingue principalement par son usage et sa conception. Ce guide explique la définition, les caractéristiques techniques, les avantages, les inconvénients, l’installation et l’entretien de ce type de toiture.
1. Qu’est-ce qu’un terrasson de toiture ? définition et origines
Le terrasson désigne une catégorie spécifique de couverture architecturale. Comprendre sa nature fondamentale est essentiel pour appréhender ses spécificités.
1.1. Définition précise du terrasson
Le terrasson est un type de toiture se distinguant par une pente très faible, généralement comprise entre 0 et 15% (soit 0 à environ 8.5 degrés). Il assure la fonction de protection du bâtiment contre les intempéries. Contrairement à un toit pentu traditionnel qui facilite l’écoulement rapide de l’eau par gravité, un terrasson repose sur un système d’étanchéité performant et des dispositifs de drainage spécifiques pour évacuer l’eau de pluie.
Sa structure peut être porteuse de divers revêtements et systèmes, incluant l’isolation thermique, les membranes d’étanchéité et, éventuellement, un revêtement de finition si une accessibilité est envisagée (bien que ce ne soit pas sa fonction première).
1.2. Terrasson vs toit-terrasse : quelles différences ?
La distinction entre terrasson et toit-terrasse est fondamentale. Bien qu’ils partagent la caractéristique d’une faible pente, leur conception et leur usage diffèrent significativement. Voici un tableau récapitulatif des points clés de comparaison :
Tableau comparatif : Terrasson vs Toit-Terrasse | ||
Caractéristique |
Terrasson |
Toit-Terrasse |
Fonction principale |
Couverture et protection du bâtiment | Espace de vie ou de circulation aménagé (extension de l’habitation) |
Accessibilité typique | Non accessible au public (accès limité à l’entretien ou aux équipements techniques) |
Conçu pour être accessible et utilisé par les occupants |
Dimensionnement structurel |
Dimensionnée principalement pour les charges permanentes et climatiques (neige, vent) | Dimensionnée pour les charges permanentes, climatiques ET les charges d’exploitation (piétons, mobilier, végétation, etc.) |
Revêtement de surface | Membrane d’étanchéité protégée (gravier, peinture, etc.) |
Revêtement de finition adapté à l’usage (dalles sur plots, bois, végétation, carrelage) posé sur la membrane d’étanchéité |
Objectif de conception |
Garantir l’étanchéité et l’évacuation des eaux |
Créer un espace utilisable tout en assurant l’étanchéité |
En résumé, tout toit-terrasse est un terrasson dans sa forme structurelle de base, mais tout terrasson n’est pas un toit-terrasse au sens d’un espace de vie ou de circulation aménagé.
1.3. Histoire et étymologie du terrasson
Le concept de toit plat ou à faible pente est ancien, présent dans diverses architectures traditionnelles (Méditerranée, Proche-Orient) où les conditions climatiques s’y prêtent. Le terme « terrasson » est dérivé de « terrasse », soulignant la parenté de forme avec le toit-terrasse, bien que l’usage diffère. Son emploi s’est développé avec les techniques modernes de construction et d’étanchéité, permettant de maîtriser les défis liés à l’évacuation de l’eau sur de grandes surfaces peu pentues.
2. Caractéristiques techniques du terrasson : matériaux, construction et étanchéité
La conception et la réalisation d’un terrasson exigent une maîtrise technique précise, en particulier concernant les matériaux, l’étanchéité et la gestion de la pente.
2.1. Les matériaux de couverture pour terrasson
Bien que l’on associe souvent le terrasson aux systèmes d’étanchéité modernes, certains matériaux traditionnels adaptés aux faibles pentes peuvent être employés, ainsi que des solutions contemporaines :
- Zinc et autres métaux (cuivre, acier inoxydable) : Utilisés pour les terrassons dits « à tasseaux » ou « à joints debout ». Leur malléabilité et leur capacité à être soudés ou assemblés de manière étanche les rendent adaptés aux faibles pentes, bien qu’une légère inclinaison reste nécessaire pour l’écoulement. Offrent une grande durabilité et une esthétique distinctive.
- Tuiles spécifiques : Certaines tuiles, notamment les tuiles plates ou certains types de tuiles canal, peuvent être utilisées sur des pentes très faibles, mais cela reste moins courant et nécessite des techniques de pose et d’étanchéité complémentaires rigoureuses.
- Membranes bitumineuses : Composées de bitume modifié, souvent appliquées en plusieurs couches, parfois par soudure à la flamme ou par collage. C’est une solution répandue pour son coût maîtrisé et sa robustesse.
- Membranes synthétiques (PVC, EPDM, TPO) : Matériaux souples et durables, généralement posés en lés soudés à l’air chaud ou collés. Offrent une grande résistance aux UV et aux variations de température. L’EPDM, un caoutchouc synthétique, est apprécié pour sa longévité.
- Étanchéité liquide : Résines polyuréthanes ou acryliques appliquées à froid, formant une membrane continue. Adaptées aux formes complexes et aux rénovations.
Le choix du matériau dépend de la pente exacte, du budget, de l’esthétique souhaitée et des contraintes locales ou réglementaires.
2.2. Étanchéité d’un terrasson : l’élément clé pour une toiture saine et durable
L’étanchéité est le point le plus critique d’un terrasson en raison de sa faible pente qui ne permet pas une évacuation rapide de l’eau. Le système d’étanchéité doit :
- Être continu et sans faille sur toute la surface.
- Remonter sur les relevés (murs, acrotères, éléments traversants) pour assurer la continuité de l’étanchéité.
- Résister aux variations de température, aux UV, aux chocs thermiques et mécaniques.
- Être compatible avec l’isolant et le support.
Les points sensibles sont les raccords, les évacuations d’eau pluviale (EEP), les passages de conduits ou autres éléments techniques. Pour ces travaux délicats et critiques, une mise en œuvre par un artisan couvreur professionnel et conforme aux normes est impérative.
2.3. Isolation du terrasson
L’isolation thermique d’un terrasson est essentielle pour le confort intérieur et la performance énergétique du bâtiment. Différents systèmes existent :
- Isolation par l’extérieur (toiture chaude) : L’isolant est placé au-dessus de l’élément porteur (dalle béton, voligeage bois). L’étanchéité est posée sur l’isolant. C’est le système le plus couramment recommandé car il protège la structure des variations de température. Un pare-vapeur est généralement nécessaire sous l’isolant pour éviter la condensation dans la structure.
- Isolation inversée : L’isolant résistant à l’eau est placé sur la membrane d’étanchéité, lui servant de protection mécanique et thermique. Un lestage (gravillons, dalles) ou une fixation mécanique maintient l’isolant en place.
- Isolation par l’intérieur (toiture froide) : L’isolant est placé sous l’élément porteur. Moins recommandée car la structure n’est pas protégée des variations de température, pouvant entraîner des problèmes de condensation.
Le choix de l’isolant (polystyrène extrudé/expansé, polyuréthane, laine minérale haute densité, etc.) et de son épaisseur dépend des exigences thermiques et réglementaires (RT 2012, RE 2020 en France).
2.4. La pente du terrasson : importance et recommandations
Même un terrasson dit « plat » nécessite une pente minimale pour assurer l’écoulement de l’eau vers les points d’évacuation. Cette pente, généralement de l’ordre de 1 à 2%, permet d’éviter la stagnation de l’eau (phénomène de « flaches ») qui solliciterait excessivement le revêtement d’étanchéité et favoriserait le développement de végétations ou mousses. La pente est créée soit par la structure elle-même, soit par une forme de pente réalisée sur le support.
3. Terrasson toiture : avantages et inconvénients à considérer
Comme toute solution constructive, le terrasson présente des atouts et des limites qu’il convient d’évaluer.
3.1. Les points forts du terrasson
- Esthétique et intégration architecturale : Les toits plats ou à faible pente s’intègrent bien dans les designs contemporains épurés. Ils peuvent également être une contrainte ou un choix dans certaines configurations urbaines.
- Optimisation de l’espace intérieur : L’absence de combles perdus maximise l’espace habitable sous la toiture.
- Possibilité d’utilisation de la surface : Bien que n’étant pas par défaut un toit-terrasse, un terrasson peut potentiellement accueillir des équipements techniques (climatisation, panneaux solaires) ou être conçu pour devenir un terrasson accessible ou végétalisé, offrant un espace supplémentaire.
- Adaptabilité : Le terrasson peut être mis en œuvre sur divers types de bâtiments (maisons individuelles, extensions, garages, immeubles collectifs, bâtiments industriels).
3.2. Les limites et inconvénients du terrasson
- Sensibilité à l’eau et à l’étanchéité : C’est le principal point faible. Une mauvaise conception, installation ou un défaut d’entretien peut entraîner des infiltrations d’eau, potentiellement dommageables pour la structure et l’isolant. La gestion de l’eau est primordiale.
- Nécessité d’une pente minimale et d’un drainage efficace : Sans pente suffisante et des évacuations bien dimensionnées et entretenues, l’eau stagne.
- Entretien régulier indispensable : Nettoyage des feuilles, contrôle des évacuations, inspection de l’étanchéité sont cruciaux pour prévenir les problèmes.
- Coût potentiellement plus élevé : Les systèmes d’étanchéité complexes et la nécessité d’une mise en œuvre par des spécialistes peuvent rendre le coût initial ou les coûts de réparation plus importants que pour une toiture traditionnelle.
- Moins bonne isolation phonique aux bruits de pluie : Comparé à une toiture très pentue avec une structure plus épaisse, un terrasson peut parfois transmettre davantage le bruit de la pluie (bien que l’isolation thermique puisse aussi contribuer à l’isolation phonique).
4. Installation et entretien d’un terrasson : guide pratique
La longévité d’un terrasson dépend largement de la qualité de son installation et de la rigueur de son entretien.
4.1. Installation d’un terrasson : étapes clés et bonnes pratiques
La construction d’un terrasson est un processus technique qui doit être réalisé par des professionnels qualifiés. Les étapes générales incluent :
- Préparation du support : Vérification de la planéité et de la portance de la structure (dalle béton, bac acier, support bois). Réalisation de la forme de pente si nécessaire.
- Pose du pare-vapeur : Pour éviter la condensation de la vapeur d’eau montant de l’intérieur du bâtiment dans le complexe de toiture.
- Mise en place de l’isolation thermique : Pose des panneaux isolants conformes aux exigences thermiques.
- Pose de la membrane d’étanchéité : Opération critique nécessitant une parfaite continuité, y compris les relevés d’étanchéité sur les acrotères, murs ou éléments techniques.
- Installation des systèmes d’évacuation : Mise en place des platines de sortie d’eau pluviale (EEP) et des trop-pleins, raccordés au réseau d’eaux pluviales.
- Pose de la protection : Selon le système, il peut s’agir d’un lestage (gravier), de dalles sur plots, d’une végétalisation, ou simplement d’une protection de surface si non accessible.
Le respect des normes de construction (DTU en France) est fondamental à chaque étape.
4.2. Entretien régulier d’un terrasson : conseils pour la durabilité
Un entretien préventif régulier est indispensable pour garantir la performance et la longévité du terrasson et de son étanchéité. Il convient de :
- Inspecter la surface : Rechercher visuellement toute anomalie (craquelures, boursouflures de l’étanchéité, végétation, débris, signes de stagnation d’eau). Fréquence : au moins une à deux fois par an, idéalement après les saisons de fortes pluies ou de gel.
- Nettoyer les évacuations d’eau pluviale (EEP) et les noues : Retirer feuilles mortes, débris, mousses qui pourraient obstruer les drains et provoquer des accumulations d’eau.
- Éliminer la végétation : Retirer les mousses, lichens ou plantes qui pourraient s’installer et dégrader la membrane d’étanchéité.
- Vérifier les points singuliers : S’assurer de la bonne tenue des relevés d’étanchéité, des joints, des pourtours de cheminées, ventilations ou autres éléments traversant la toiture.
Cet entretien peut nécessiter de faire appel à un professionnel, notamment pour les inspections techniques et les interventions sur l’étanchéité.
4.3. Prix d’un terrasson toiture
Le coût d’un terrasson de toiture varie considérablement en fonction de plusieurs facteurs :
- Surface et complexité : Une grande surface simple coûte généralement moins cher au mètre carré qu’une petite surface avec de nombreux points singuliers.
- Matériaux choisis : Les membranes bitumineuses sont souvent plus économiques que les membranes synthétiques (EPDM, PVC) ou les revêtements métalliques (zinc).
- Système d’isolation : L’épaisseur et le type d’isolant impactent le coût.
- Accessibilité et finition : Un terrasson accessible avec un revêtement spécifique (dalles sur plots, bois) sera plus coûteux qu’un terrasson non accessible avec un simple lestage de gravier.
- Coût de la main d’œuvre : Varie selon les entreprises et les régions.
- État du support existant : Des travaux de reprise de la structure porteuse augmenteront le budget.
Il est indispensable de demander plusieurs devis détaillés à des entreprises spécialisées comme https://www.monsieur-etancheite.com, pour obtenir une estimation précise adaptée au projet. Le coût se situe généralement dans une fourchette moyenne à supérieure par rapport aux toitures très pentues traditionnelles, en particulier si l’on inclut une isolation performante et une finition soignée.
5. Inspiration et exemples de terrassons toiture
Les terrassons offrent une grande liberté architecturale et peuvent intégrer diverses finitions esthétiques et fonctionnelles.
5.1. Terrasson zinc : modernité et élégance pour votre toiture plate
Le terrasson en zinc (ou autres métaux) est particulièrement apprécié pour son esthétique moderne, ses lignes pures et sa grande durabilité. Utilisé avec des techniques de joints debout ou à tasseaux, il permet de couvrir des surfaces à faible pente avec élégance. Le zinc acquiert une patine naturelle avec le temps, renforçant son intégration dans le paysage. Il est adapté aussi bien aux constructions neuves qu’à la rénovation, apportant une touche contemporaine.
5.2. Terrasson accessible vs non accessible : quel usage pour votre toit ?
Le choix entre terrasson accessible et non accessible détermine son usage et son coût :
- Terrasson non accessible : Sa seule fonction est la protection contre les intempéries. La surface est généralement finie avec un lestage (gravier), une peinture de protection, ou une simple couche de finition de la membrane. L’accès est limité à l’entretien. Moins coûteux.
- Terrasson accessible : Conçu pour supporter une charge d’exploitation (piétons, mobilier). Nécessite une structure porteuse plus robuste, un isolant résistant à la compression, et une couche de finition adaptée à l’usage (dalles sur plots, bois, carrelage, revêtement spécial). Permet de créer un espace de vie extérieur. Coût plus élevé.
Le terrasson toiture, est-ce un choix intéressant pour un toit plat ou à faible pente ?
Le terrasson de toiture constitue une solution technique éprouvée et pertinente pour la couverture des bâtiments présentant une faible pente ou une configuration de toit plat. S’il se distingue du toit-terrasse par sa fonction première de simple couverture, il offre une flexibilité architecturale et la possibilité d’optimiser l’espace.
Son principal défi réside dans la parfaite maîtrise de l’étanchéité et la nécessité d’un entretien rigoureux. Correctement conçu, installé selon les règles et entretenu régulièrement par des professionnels qualifiés, un terrasson offre durabilité et fiabilité, constituant un choix viable et esthétique dans de nombreux projets de construction ou de rénovation. La décision de l’adopter doit intégrer une analyse technique approfondie et une planification budgétaire réaliste.